Des « enquêtes » dans le domaine de la santé
pour ceux qui sont « en quête » de données de santé…

En 2000, une étude de l'OMS révélait aux Français qu'ils bénéficiaient du meilleur système de santé au monde. Avec l'entrée en vigueur cette même année de la couverture maladie universelle, ils ont en outre à leur disposition un système de protection sociale des plus performants, que nous envient bien des pays industrialisés et plus encore, les pays du sud de la planète. Les Français peuvent ainsi apparaître, à l'échelon mondial, comme des «privilégiés » de la santé.

Pourtant, cette bonne santé apparente cache de profondes disparités au sein même de l'Hexagone : la différence d'espérance de vie à 35 ans d'un ouvrier par rapport à un cadre est de 6.5 années de 82 à 1996. Le Nord-Pas-de-Calais connaît une surmortalité générale supérieure de 25% par rapport à la moyenne nationale. Si l'on analyse la cartographie de la mortalité évitable en France, on distingue clairement un croissant nord/nord-ouest, qui révèle une nette surmortalité s'expliquant essentiellement par des comportements individuels à risques plus fréquents qu'ailleurs, notamment chez les hommes (1). Tandis que les disparités spatiales de mortalité évitable liée au système de soins ont nettement diminué ces trente dernières années.

C'est donc au niveau de la prévention des comportements à risque (2) qu'il faut concentrer les priorités de santé publique pour améliorer la santé globale des Français. C'est le sens de ce qu'affirmait déjà en 1994 le Haut Comité de la Santé Publique, qui va plus loin encore en considérant que les innovations technologiques seront moins « efficaces » en termes d'amélioration de la santé qu'une action sur nos comportements : «  Désormais, l'autodiscipline des comportements individuels est en mesure de générer des progrès de mortalité plus spectaculaires que les performances du système de santé » (3).

Or, comme chacun le sait, la prévention est le parent pauvre de la santé en France : les dépenses de médecine préventive (médecine du travail, services de santé scolaire, PMI, dépistages et vaccins, programmes spécifiques de santé publique), ne représentent que 2% de la consommation médicale totale !...

La création de ce site est née d'une prise de conscience de ces inégalités de santé, tant à travers les ouvrages de santé publique qu'à l'occasion d'enquêtes menées sur le terrain, dans le Pas-de-Calais notamment. La rencontre, lors de sessions de formation à l'évaluation organisées par le CDES et le CRES du Nord-Pas-de-Calais, avec d'autres acteurs de prévention des quatre coins du département et de la région, m'a permis de prendre conscience du besoin de partager ces données.

Je souhaite donc à mon niveau - dans une perspective d'information et de comparaison avec des projets similaires qui seraient engagés ici ou là dans le Nord-Pas-de-Calais ou en France -, communiquer les résultats de ces travaux.

J'ai voulu en outre à travers ce site porter à la connaissance du plus grand nombre le fruit de mes recherches dans un domaine abordé davantage sous l'angle sociologique qu'épidémiologique : la fin de vie.

Les travaux présentés portent ainsi essentiellement sur trois thématiques qui ont toutes fait l'objet d'enquêtes sur le terrain :

•  tabagisme ;

•  inégalités de santé ;

•  fin de vie.

Vous pourrez en outre consulter avec profit une liste de sites spécialisés dans le domaine de la santé (dont certains sont commentés) en cliquant sur la rubrique « liens ».

(1) Atlas de la santé en France SALEM, RICAN, JOUGLA, Ed° John Libbey Eurotext, 1999 Paris
(2) Citons un seul exemple très parlant à mettre en relation avec la situation sanitaire du Nord-Pas-de-Calais : l'enquête Budget des ménages de l'INSEE en 1995, révèle, qu ‘alors que les dépenses totales des ménages dans cette région sont légèrement inférieures à la moyenne française, leur dépense moyenne en boissons alcooliques est de 37% plus élevée…
(3) Rapport du HCSP 1994 - 1998, Repères, page 29.